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L'impact de la crise n'est pas qu'une question de secteur d'activité

La crise de la Covid-19 survenue en 2020 a impacté l'ensemble du tissu économique français. Cela se traduit par une baisse du PIB de l'ordre de 8,3 points par rapport à 2019. Cependant, tout au long de cette période, certaines entreprises ont su faire face mieux que d'autres.

L'ESSEC Business School a mené une étude sur 306 entreprises françaises fin 2020 permettant d'apporter des éléments de réponse à la question suivante : comment expliquer la résilience de certaines entreprises ? 

Cette étude s'est reposée sur 3 facteurs : le secteur d'activité des entreprises concernées, les caractéristiques générales de l'entreprise ainsi que leurs stratégies.

Résultats de l'enquête : 

Pas de fatalité liée au secteur d'activités

Premièrement, il ressort que le secteur d'activités, souvent mis en avant dans la crise, n'explique qu'en partie les faillites et fortunes des entreprises. Certaines d'entre elles, dépendant d'un même secteur d'activité, ont su faire face tandis que d'autres se sont enfoncées dans la crise. 

Cet impact du secteur d'activités a été mesuré, selon Jérôme Barthélémy et Radu Vranceneau, à l'aide des 11 catégories de la classification de l'Insee. Selon eux, leurs analyses statistiques "démontrent que le secteur d'activités explique exactement 50% de l'évolution du chiffre d'affaires des entreprises". Bien entendu, des secteurs comme l'hôtellerie ou la restauration sont particulièrement concernés par cette analyse.

En revanche, les deux auteurs remarquent une situation plus contrastée sur d'autres secteurs tels que le BTP, les télécommunications ou l'informatique : certaines entreprises de ces secteurs ont réussi à stabiliser voire augmenter leurs chiffres d'affaires malgré la crise. 

Selon eux, "il n'existe pas de fatalité économique, le fait d'être implanté dans un "bon"ou ""mauvais" secteur d'activité pendant une récession comme celle que nous connaissons ne suffit pas à expliquer les différences de performance."

La stratégie des entreprises, rôle crucial dans la résilience de celles-ci

Cette étude démontre que la taille de l'entreprise et son âge n'explique que 2% des différences de performance de celles-ci. Cependant, ces mêmes différences sont expliquées à hauteur de 48% par les stratégies mises en oeuvre par les entreprises.

Plusieurs stratégies ont été mises en place, nous tâcherons de faire un bref résumé du type de stratégie et de l'impact qu'elle a eu : 

  • La gestion stricte des coûts, qui pourrait être perçue comme une réaction logique à la récession, n'a pas eu les effets escomptés : les entreprises ayant mis en place cette stratégie ont vu leur chiffre d'affaires baisser drastiquement. Ceci peut s'expliquer par le manque d'adaptabilité à la demande que cela a engendré. 
  • L'amélioration de la qualité des produits : les consommateurs, inquiets pour l'avenir, deviennent plus sensibles au prix des produits et se retournent alors vers des produits moins chers.
  • Les deux stratégies qui ont permis aux entreprises d'augmenter leurs chiffres d'affaires sont essentiellement basées sur l'innovation et le digital. Du côté de l'innovation, cela a permis de s'habituer très rapidement aux nouveaux modes de consommation et nouvelles exigences des consommateurs. Concernant le digital, les entreprises qui y ont eu recours ont réussi non seulement à maintenir le lien avec leurs clients, mais également à toucher une nuovellle clientèle.

En somme, cette étude démontre que toutes les entreprises n'ont pas été impactées de la même maniète par la crise. Le secteur d'activités, très important dans la manière dont les entreprises ont été touchées par la crise, n'est cependant pas le seul facteur différenciant. En effet, la stratégie adoptée est un autre facteur d'explication des disparités entre entreprises. 

De fait, il vaut mieux mettre en place des stratégies tournées vers le digital et l'innovation plutôt que de s'en réduire à une gestion stricte des coûts de production ou à l'amélioration des services ou produits. 

Sources 

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